Arthur’s Pass, le paradis des randonneurs !

Après avoir exploré la côte ouest de l’île du sud, nous avons décidé de passer par le petit village d’Arthur’s Pass, et de nous y arrêter quelques semaines le temps d’un HelpX ! Au programme, des randos, des randos, et…encore des randos !

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Bienvenue au parc national d’Arthur’s Pass, un paradis pour les randonneurs !

Ce petit village réside au coeur du Parc National d’Arthur’s Pass, le premier parc national à avoir été créé dans l’île du sud, en 1929. Il est de nos jours un point important sur la route reliant l’est à l’ouest, et très facile d’accès, mais ce ne fut pas toujours le cas ! Les toutes premières personnes à emprunter le col d’Arthur’s Pass furent les Maoris. Ils voyageaient de l’est en direction de l’ouest, où ils pouvaient trouver de la jade, nécéssaire à la construction d’outils et d’ornements. En revanche, peu d’entres eux s’aventuraient sur le chemin du retour, le passage du col d’Arthur’s Pass étant jugé comme trop dangereux dans ce sens. En 1864, la découverte d’or sur la côte ouest de l’île du sud engendra le rapide besoin de créer une route, pour permettre aux arrivants Européens fraîchement installés à Christchurch d’aller tenter leur chance de faire fortune ! Un passage fut donc aménagé en 1866, permettant de franchir le col d’Arthur’s Pass, dans un premier temps dans des calèches, puis en voiture. Le village fut ainsi créé à cette période, permettant aux travailleurs d’y vivre le temps de la construction de la route. Il est d’ailleurs toujours possible de voir l’une des maisons d’époque ! En 1886, un projet de création de ligne de chemin de fer reliant l’est à l’ouest vit le jour. Au niveau d’Arthur’s Pass, il n’y eu d’autre choix que de creuser un tunnel, sur 8,5km de long, pour permettre aux deux chantiers (l’un partant de l’est, l’autre de l’ouest) de se rejoindre. Il ne fallut pas moins de 10 ans (1908 à 1918) pour réussir cette prouesse (des explosifs et des foreuses furent utilisés). A cette époque, on comptait pas moins de 300 travailleurs résidents dans le village, ce qui parait énorme comparé à la population locale actuelle élevée à 30 habitants (en 2018)… En 1923, les premiers trains pouvaient enfin circuler, faisant d’Arthur’s Pass une destination populaire et accessible à tous ! Aujourd’hui, le chemin de fer reliant Christchurch à Greymouth fait partie de l’un des plus beaux trajets ferroviaires au monde. Il est possible de faire le voyage à bord du TranzAlpin, pour la somme de 160$ aller simple. Ce n’est pas pour toutes les bourses, mais les personnes l’ayant fait sont revenues enchantées !

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Le viaduc d’Otira a grandement facilité l’accès au village d’Arthur’s Pass !

En 1999, un grand changement vit le jour à Arthur’s Pass : la construction d’un viaduc, rendant la route plus facile d’accès, et beaucoup moins dangereuses que les zigs-zags incessant de l’ancienne voie. Il est maintenant possible pour les poids-lourds de relier les deux côtes, tâches auparavant hasardeuse. Ceci n’est en revanche guère plaisant pour les locaux qui ont perdu une partie de leur tranquillité…

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En été comme en hiver, Arthur’s Pass offre des paysages magnifiques !

De nos jours, Arthur’s Pass est un arrêt obligatoire pour les personnes traversant le pays d’est en ouest (ou le contraire). Si la plupart ne restent que le temps d’un café, certains y passent plusieurs jours, un moyen idéal pour se dépayser et se ressourcer dans les montagnes ! Ici, il n’y a pas milles activités à faire, seulement des randonnées, et à foison ! On en trouve pour tous les niveaux, pour les familles, les randonneurs débutants et les plus aguerris ! Voici celles que nous avons pu faire au cours de notre séjour !

Devil’s Punchbowl

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L’une des randonnées les plus simples et les plus accessibles à tous est celle du Devil’s Punchowl. Située juste à la sortie du village, elle est facilement accessible à pied depuis le « centre » d’Arthur’s Pass. Le chemin est très bien aménagé, avec des ponts, et des marches, en faisant une balade facile d’accès. Il faut compter moins d’une heure pour faire l’aller-retour. Le but de la balade : observer la cascade du Devil’s Punchbowl. Haute de plus de 112 mètres, elle est vraiment impressionnante ! Par jour venteux, on se fait même arroser !

Bealey Valley Track

Voilà une autre petite randonnée parfaite pour se dégourdir les jambes en famille ! Au bout de 300m, on atteint le Chasm, l’endroit où coule une jolie rivière, puis, en continuant un peu plus loin, on peut profiter pleinement de la forêt et de la vue sur les montagnes environnantes.

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Le Chasm

Bealey Spur Valley

La randonnée de Bealey Spur Valley a été un gros coup de coeur de notre séjour à Arthur’s Pass ! Plutôt tranquille, le chemin grimpe de manière continue sur 6km, pour arriver à un refuge, le Bealey Spur Hut. Il s’agit d’un refuge historique, et s’il est gratuit d’y passer la nuit, le logement est plus que rudimentaire !

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Le refuge de Bealy Spur peut définitivement être qualifié de rustique !

Tout du long de la randonnée, une magnifique vue sur la vallée en contrebas s’offre à nous. En revanche, il faut s’aventurer plus loin que la fin du chemin pour avoir la vue la plus spectaculaire. Nous avons donc suivi une piste (non balisée mais très facile à trouver et à suivre, même sans GPS) pour atteindre le premier sommet, à 1550m d’altitude. Par temps dégagé, la vue est juste à couper le souffle !
Cette randonnée n’étant pas une boucle, il faut faire demi-tour pour retourner au parking.

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L’une des plus belles vues de notre voyage en Nouvelle-Zélande !

Temple Basin

Voici un endroit plutôt original ! En effet, Temple Basin est une station de ski en hiver, qu’il n’est possible de rejoindre qu’à pieds ! Et oui, ici, pas de route pour accéder à un parking au pied des pistes ; il faut utiliser la force de ses jambes ! Autant vous dire que ça monte sec ! Heureusement, si vous le souhaitez, il suffit de mettre vos skis ou snow-board dans le monte-charge. Ceux-ci vous attendront sagement le temps que vous arriviez ! Un concept plutôt sympa et unique !
Etant arrivés à Arthur’s Pass au printemps, la neige avait fondu depuis longtemps. Il est cependant toujours possible d’accéder à la »station », qui consiste en 4/5 bâtiments tout au plus. Il n’y a qu’une remontée mécanique donc nous sommes loin de l’image de nos stations françaises ! Le chemin de rando suit une piste de ski, qui est formée de cailloux, de rochers de toutes tailles… Nous avons trouvé cela assez monotone et très glissant (surtout en descente), mais cela ne nous a pas empêché d’admirer le paysage ! La vue à l’arrivée était vraiment pas mal !

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Une station de ski bien particulière, qu’il faut rejoindre à pieds, ça vous tente ?

Avalanche Peak

La randonnée d’Avalanche Peak est la plus connue du parc national, et donc la plus fréquentée, mais loin d’être la plus facile ! Effectuant une boucle, elle permet de partir directement du village pour accéder à Avalanche Peak, un pic culminant à 1833m. En cas de neige, la partie Est (Avalanche Track) n’est pas conseillée car elle traverse plusieurs couloirs d’avalanche. Il est cependant toujours possible d’accéder au pic, mais en passant par le versant Ouest, grâce à la Scotts Track, et de faire l’aller-retour. Ayant neigé récemment, nous avons choisis cette deuxième option, qui s’est avérée être plutôt une bonne idée car le chemin est moins abrupt de ce côté (notons tout de même que l’élévation est de 1,1km  vertical sur seulement 2,5km horizontal…). Nous avons cependant dû nous y reprendre à deux fois pour parvenir au bout de la rando. La première fois, une averse de neige nous a forcée à faire demi tour, à mi-chemin. Nous avons donc pris notre mal en patience et retenté notre chance 2 jours plus tard. Cette fois-ci, nous sommes arrivés presque tout au bout, mais la couche de neige trop importante au sommet nous a empêché de parcourir les derniers 100 mètres. Il aurait été trop dangereux de s’y aventurer, sachant que les rochers étaient glissants et qu’une chute ne serait pas pardonnable ! Peu importe, sommet ou pas sommet, la vue était absolument incroyable ! Toutes ces montagnes enneigées nous ont laissées sans voix…

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Etre au sommet d’une montagne, se sentir tout petit, s’émerveiller… voilà ce qu’on aime dans le voyage !

Au moment de redescendre vers le village, une belle surprise nous attendait : 6 kea sont venus se poser juste à côté de nous, et nous ont tenu compagnie pendant de longues minutes. Nous avons vraiment adoré ce moment magique avec ces oiseaux magnifiques. D’ordinaire très curieux (et mendiants) envers les touristes, ceux-là nous ont offert un tout autre spectacle. Postés sur des rochers, ils communiquaient entre eux, en prenant des sonorités que nous n’avions jamais entendues avant. Ce fut un moment très émouvant pour nous, de pouvoir les observer à leur état naturel, sans humains autour pour les distraire.

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Notre plus belle rencontre : des kea !

Rencontre avec les habitants locaux : les kea !

Les kea sont les seuls perroquets des montagnes au monde. Ils se sont adaptés à la vie en altitude, en milieu « hostile » en se nourrissant d’insectes et de plantes. Les kea sont considérés comme étant les oiseaux les plus intelligents au monde ! Des études ont été menées au fil des ans, et ont prouvées que leur intelligence est similaire à celle d’un enfant de 4 ans ! Cette faculté incroyable leur permet de réaliser des puzzles compliqués afin d’obtenir de la nourriture. Ils sont aussi doués d’une grande mémoire, leur permettant de mémoriser les exercices effectués ! En milieu naturel, cette grande intelligence ne leur rend cependant pas toujours service… En effet, ils ont vite découvert que les humains peuvent leur donner de la nourriture, se transformant alors en mendiants.
Cela pose deux problèmes principaux :
1) la nourriture que nous consommons n’est absolument pas adaptée aux kea. Si l’on entend souvent dire qu’il ne faut pas nourrir les oiseaux sous peine de leur faire du mal, cela est d’autant plus vrai pour les kea, qui ne possèdent pas la capacité de digérer notre nourriture. Par exemple, les kea ne peuvent pas transpirer : un aliment trop salé leur fera donc énormément de mal, tandis qu’un bout de chocolat sera létal dans les 2h après ingestion.
2) les kea se mettent souvent en danger, en passant beaucoup de temps sur les parking, risquant de se faire écraser par les voitures peu soucieuses. Les kea sont souvent surnommés les « terroristes à plumes » car ils sont très curieux, observateurs, et tout simplement assez intelligent pour embêter les touristes. Certains accidents reportés impliquent entre autres de : faire des trous dans les toiles de tente, ouvrir des fermetures éclairs, enfermer des personnes à l’intérieur de toilettes (en fermant le loquet extérieur), arracher le joint se trouvant autour des portières de voiture… Ce sont de vrais singes avec la capacité de voler ! Lorsque nous avons pu les observer dans le région des Fiordlands, ils s’amusaient même à faire du toboggan sur notre pare-brise arrière ! Pour eux, le monde est un immense terrain de jeu, et les humains leurs fournissent de nombreuses opportunités de s’amuser !

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Seul perroquet des montagnes au monde, le kea est en voie de disparition.

Les kea sont une espèce protégée, car gravement menacée de disparition. On compte à ce jour moins de 5000 spécimens dans tout le pays, alors que ce chiffre s’élevait à plus de 150 000 au 19ème siècle… Pourquoi cette chute drastique ? Tout simplement à cause de nous, humains. Lorsque les premiers bergers se sont installés dans les hauts pâturages néo-zélandais, de nombreux moutons ont commencés à trouver la mort, de manière mystérieuse. Les kea en étaient à l’origine, aimant se poser sur les moutons pour dévorer la graisse se trouvant autour de leurs reins… (entre nous, ça relève un peu du film d’horreur !). Ce comportement fit frémir de peur et de rage les fermiers, qui s’unirent pour se débarrasser des oiseaux destructeurs. En 1860, le gouvernement autorisa le début de cette grande chasse, offrant d’énormes récompenses (l’équivalent de 120 $ actuels) aux chasseurs pour chaque bec de kea rapporté. Au cours du temps, presque tous les kea furent exterminés, jusqu’à ce que la chasse devienne formellement interdite en 1971. Certaines personnes venaient enfin de se rendre compte que l’espèce allait tout simplement disparaitre si les humains continuaient de les abattre… De nos jours, l’espoir de survie des kea est très faible. En s’associant trop souvent aux humains, les oiseaux perdent leur instinct animal, et se font du mal en mangeant notre nourriture (bien souvent données de plein gré, car oui, c’est un excellent moyen d’obtenir une belle photo d’eux !) Il a été révélé impossible de les élever en captivité pour ensuite les relâcher : les oiseaux s’habituent trop aux humains et ne savent pas comment se nourrir une fois dans la nature.

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L’Homme, en nourrissant les kea, contribue à la destruction de l’espèce. Empêchons-le !

Si vous avez la chance d’apercevoir ces oiseaux dans la nature, respectez-les ! Ne leur donnez surtout pas à manger (non, même pas un bout de pain !), et prévenez les personnes qui le font du danger que cela engendre pour les oiseaux. Un maximum de prévention aidera à la conservation de l’espèce. Aussi, ne laissez pas trainer vos affaires lorsque les kea sont dans les parages. Il ne leur faudra pas beaucoup de temps pour aller faire quelques trous dans votre sac a dos, voler vos lunettes de soleil ou manger votre barre de céréales… Si les kea sont trop intrusifs, essayer de les faire partir GENTIMENT ! Certaines personnes ont malheureusement peu apprécié cette intrusion des oiseaux et ont perdu patience, finissant tout simplement par les tuer en les frappant… Cela est bien entendu puni par la loi ! En revanche, si vous les laissez tranquilles et les tentez pas avec de la nourriture, ils partiront d’eux même, pour vivre leur vie d’oiseaux !

Otira Valley

Un séjour à Arthur’s Pass ne serait pas vraiment complet sans sortir au moins une fois des sentiers battus ! Nous avons pu réaliser ceci grâce à notre hôte HelpX qui nous a emmené dormir en bivouac au coeur des montagnes. Partis juste après le dîner, nous avons enfilé nos sacs à dos et chaussures de randonnée pour aller jusqu’à notre « campement », situé à 2h du parking. Nous avons suivi le chemin de randonnée balisé « Otira Valley », mais avons continué bien après la fin du balisage. Nous étions maintenant sur une piste nécessitant des connaissances en orientation, ce que nous n’avons absolument pas ! Heureusement que nous avions notre hôte avec nous pour nous guider ! Connaissant les alentours comme le fond de sa poche, nous n’avions aucune peur de nous perdre à ses côtés !

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La magnifique vallée d’Otira, prête à accueillir le coucher de soleil !

Après 2 heures de grimpette, nous avons planté notre tente aux pieds du plus haut sommet du parc national, pour observer le coucher de soleil. Un moment magique sans personne d’autre que nous ! Ce fût de même pour le lever du soleil le lendemain ! Rien de tel que manger son petit déjeuner au coeur de la montagne, entourés des sommets que le soleil commence à venir chatouiller de ses rayons. Au moment de la descente, nous sommes allés voir de plus près un amas particulièrement épais de neige. Une belle surprise pour couronner notre dernière randonnée dans le parc national !

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Musée

Entre deux randonnées, n’oubliez pas de vous arrêter au point d’information du DOC, qui offre un très bon aperçu de l’évolution de la vie à Arthur’s Pass, et aussi vous donne plein d’informations sur la faune et flore locale !

Vous l’aurez compris, notre séjour à Arthur’s Pass nous a énormément plu ! Nous avons pu profiter à fond des paysages montagneux qu’offre la région, en découvrant à notre rythme les différentes randonnées sur place. Notre rencontre avec les kea restera un moment gravé à jamais dans notre mémoire !

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Difficile de quitter un endroit aussi parfait qu’Arthur’s Pass ! Définitivement un gros coup de coeur pour nous !

 

 

 

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